Une Diagonale des Fous, 3 destins contraires  

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165 kilomètres. Un peu plus de 10 000 m de dénivelé positif. Un départ à 21 heures. Et 66 heures au maximum pour réaliser la traversée de l’île. Pour les 2 800 participants au départ, les conditions sont identiques. Pourtant chacun vit sa Diag à sa façon. La preuve en texte et en parole avec ces trois histoires épiques. 

Courir la Diagonale des Fous c’est faire un voyage. Un voyage pour se rendre sur l’île de la Réunion (1 250 participants viennent de l’Hexagone), certes. Un voyage également car il faut traverser une île en courant. Et puis la Diagonale des Fous, c’est également un voyage intérieur, pour aller au bout de soi-même. Bref un défi qui va bien au-delà d’une simple course. 

1. Gagner la course : Aurélien Dunand-Pallaz 

Sur l’ensemble des partants et partantes, seuls quelques-uns peuvent espérer l’emporter et ils ne sont que deux à marquer leur nom au palmarès chaque année. Cette fois-ci, c’est Katie Schide (27h31’08) et Aurélien Dunand-Pallaz (23h21’23) qui ont été les deux vainqueurs de cet ultra-trail redoutablement exigeant, au bout d’une course où ils sont incontestablement allés au bout d’eux-même. 

Toutefois après une victoire, on est très souvent satisfait. Aurélien Dunand-Pallaz comme il nous l’explique dans le podcast Course Épique voit cependant toujours des pistes possibles d’améliorations : « Ça devient concret, mais je pense que je réaliserai encore plus quand je rentrerai chez moi, quand je vais revoir mes proches qui ont suivi la course sur les réseaux sociaux et les différentes chaînes télé qui ont retransmis l’événement. Ce sera encore plus beau à ce moment-là je pense. Ça a été le scénario idéal. Forcément, il y a des moments un peu plus délicats et difficiles, mais globalement ça a vraiment été ce que je m’étais imaginé, dans le meilleur des cas. »

2. Finir la course à la limite de la barrière horaire

Il y a les premiers, mis en avant dans la plupart des médias. Mais il y a aussi le gros du peloton, qui lutte contre les barrières horaires. En 2018, Abdennour Benmammar était le 1778e et dernier concurrent à franchir l’arche d’arrivée de l’UTMB. Il rejoignait Chamonix après avoir fait le tour du Mont-Blanc en 46h56, 26 heures après Xavier Thévenard, vainqueur de la course cette année-là. 

Présent en 2023 pour la première fois sur la Diagonale des Fous, Abdennour a rejoint La Redoute à la 4e place… en partant de la fin. Après 65 heures 6 minutes et 16 secondes (plus du double d’Aurélien Dunand-Pallaz), il a été le 2044e concurrent à franchir la ligne d’arrivée. Respect et bravo à lui pour sa résilience et sa ténacité.

Vous pouvez réécouter son épisode, un grand classique de Course Epique, dans lequel il raconte son UTMB : « Le dernier des finishers », l’UTMB Abdennour Benmammar

Une Diagonale des Fous en 3 destins contraires  

Abdennour Benmammar aux côtés de Ludovic Collet à l’arrivée de la Diagonale des Fous. DR/Abdennour Benmammar

3. Renoncer… Un scénario bien plus triste

Et puis malheureusement pour un quart des participants cette année, franchir la ligne d’arrivée restera un objectif vain. Ils ne rejoindront malheureusement pas le stade de La Redoute à l’arrivée, ou alors en voiture. Cette année, le coureur amateur Nuno Pires fait, hélas, partie de ceux-là. Il s’est confié dans le podcast : « Je me suis dit “il faut que je continue, ce n’est pas possible“. Le prochain ravitaillement est au pied du sentier du Taïbit, donc il faut au moins que je me traîne jusque là-haut. La montée, qui fait 500 mètres de dénivelé, je l’ai faite deux fois moins vite que les autres et je n’ai pas arrêté de me dire que j’allais abandonner. Au-delà du Taïbit, c’est rentrer dans Mafate, un cirque qui est inaccessible si je ne peux plus avancer et donc il faudrait que je revienne en arrière. Chaque pas était vraiment difficile. Je suis quand même arrivé au ravitaillement, je me suis allongé 10/15 minutes pour voir si la douleur diminuait. Elle ne diminuait pas du tout. J’ai essayé de fermer les yeux pour m’endormir, pour voir si ça pouvait m’aider, mais la douleur m’empêchait de m’endormir. Donc je suis allé voir l’organisation pour leur donner mon dossard. Ils m’ont posé la question “vous êtes-sûr ?“ Ça m’a fait un petit choc, mais j’ai dit “oui“. Ça m’a fait mal au cœur, mais j’étais sûr que je ne pouvais pas continuer. » 

Pour (ré)écouter l’épisode avec Nuno Pires : « La Redoutable », la Diagonale des Fous de Nuno Pires

Crédit photo principale : IMAZ PRESS GRAND RAID

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